Chevrette
Année : 1984
Exemplaires : 1
Hauteur (cm) : 86

C'est à ce jour, le seul quadrupède de la collection, et ce n'est pas là son seul exploit. En effet, c'est sans doute celui dont la genèse a duré le plus longtemps. Pas moins de quatre années ont été nécessaires à sa réalisation. Alexandre était alors en activité, et avait moins de temps disponible pour s'adonner à sa passion. Cet animal grandeur nature a été constitué avec des tôles d'acier classique puis poli.
Il n'a malheureusement pas pu être chromé, à l'instar de ses congénères, car sa forme ne permettait pas une électrolyse correcte.
De cet animal craintif et toujours aux aguets, on observe la position des oreilles qui sont orientées l'une droit devant et l'autre de côté, comme si elles écoutaient un bruit suspect.
Son histoire est assez surprenante. Cette chevrette (femelle du chevreuil) n'avait que quelques semaines lorsqu'elle fut découverte par hasard dans un bois, par une connaissance d'Alexandre. Celle-ci décida, sans doute un peu vite, de l'adopter, pensant que ce bébé avait perdu sa mère. Elle le nourrit et la chevrette avait neuf mois lorsqu' Alexandre, passant par là, décida de la reproduire en métal.
Un matin, dans son étable où une vingtaine de vaches attendaient leur pitance, il en dessina la silhouette sur la planche qui recouvrait son bac à farine. Puis chaque jour, à l'heure de nourrir ses bêtes, il sortait son crayon et affinait son dessin, en rajoutant ici un détail, corrigeant là une courbe, et ainsi , en prenant le temps, il termina l'esquisse de la chevrette. Alors seulement, lorsque son emploi du temps le lui permit, il se mit à sculpter la chevrette. Il revint souvent voir le modèle dans son enclos, guettant les attitudes et appréciant les dimensions de l'animal. Cette sculpture fut alors un peu délaissée au profit d'autres animaux, et ne fut terminée que quatre ans plus tard.